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FAIR : Une solution pragmatique pour aligner gestion des risques et stratégie d’entreprise

Dernière mise à jour : 11 déc.




Introduction

Dans un monde où les cybermenaces se multiplient, une gestion efficace des risques liés à la sécurité de l’information est essentielle pour garantir la pérennité des organisations. Toutefois, les approches qualitatives traditionnelles, bien que souvent utiles, manquent parfois de précision lorsqu’il s’agit de prioriser les investissements et de convaincre les décideurs. C’est ici que la méthode FAIR (Factor Analysis of Information Risk) s’impose.

FAIR est une méthodologie quantitative qui permet de mesurer les risques en termes financiers. En décomposant les éléments du risque en facteurs clairs et en s’appuyant sur une gestion rigoureuse des actifs, FAIR offre une vision précise des enjeux et facilite les décisions stratégiques. Cet article explore en profondeur les origines, les étapes clés, les apports, et des conseils pratiques pour son application dans votre organisation.



Qu’est-ce que la méthode FAIR ?

Origines et développement

FAIR, pour Factor Analysis of Information Risk, a été développée dans les années 2000 par Jack Jones, un expert reconnu en gestion des risques en cybersécurité. L’objectif initial de cette méthode était de pallier les limites des approches qualitatives, souvent subjectives et peu adaptées pour communiquer efficacement avec les décideurs non techniques.


FAIR Institute

En 2015, le FAIR Institute a été créé pour promouvoir et standardiser l’utilisation de la méthode FAIR à l’échelle mondiale. L’institut rassemble des experts en gestion des risques, en cybersécurité et en finance pour développer des bonnes pratiques et fournir des outils et des ressources à la communauté.

FAIR est aujourd’hui largement utilisé par les grandes entreprises et reconnu comme une référence en matière de gestion quantitative des risques. Elle est alignée avec la norme de gestion des risques ISO 27005.


Philosophie et objectifs de FAIR

FAIR repose sur une approche scientifique et structurée pour mesurer les risques liés à la sécurité de l’information. Son objectif est de fournir :

  • Des évaluations précises et reproductibles : En se basant sur des données mesurables et des modèles mathématiques.

  • Un langage commun : Permettre une communication claire entre les équipes techniques, les métiers, et la direction.

  • Une aide à la prise de décision : Prioriser les investissements en cybersécurité en fonction des impacts financiers des risques identifiés.


Les quatre principes fondamentaux

  1. Comprendre les actifs et leurs valeurs : Chaque actif a une valeur spécifique pour l’organisation, qui détermine les impacts en cas de compromission.

  2. Identifier les menaces et les vulnérabilités : Les menaces doivent être analysées en fonction de leur interaction avec les actifs et des vulnérabilités exploitables.

  3. Quantifier les impacts : Traduire les risques en termes financiers pour mieux convaincre les décideurs.

  4. Prioriser les actions : Allouer les ressources en fonction des scénarios les plus critiques.



Les étapes clés de FAIR


Méthdologie FAIR


Étape 1 : définir le scénario de risque

Cette première étape consiste à définir précisément le scénario à analyser. L’objectif est de délimiter le périmètre de l’analyse et de garantir une compréhension commune entre les parties prenantes.


Gestion des actifs dans cette étape :

Un scénario de risque commence toujours par l’identification des actifs concernés. Cela inclut :

  • L’actif primaire ciblé par le scénario (ex. : une base de données client).

  • Les actifs supports associés (ex. : serveurs hébergeant la base de données, infrastructure réseau).


Exemple :

Un pirate informatique cible une API vulnérable pour accéder à des données sensibles.



Étape 2 : décomposer les facteurs de risque

FAIR propose une décomposition systématique du risque en facteurs clairs pour faciliter l’analyse. Cette étape permet de comprendre les interactions entre les menaces, les vulnérabilités, et les impacts potentiels.


Rôle de la gestion des actifs :

  • Identifier les vulnérabilités des actifs supports.

  • Associer les actifs supports aux actifs primaires pour évaluer les conséquences d’une défaillance ou d’un compromis.


Éléments clés :

  • Fréquence des événements de menace (TEF - Threat Event Frequency) : Probabilité qu’une menace interagisse avec un actif.

  • Vulnérabilité exploitée (Vulnerability) : Probabilité qu’une menace réussisse à exploiter une vulnérabilité.

  • Gravité de l’impact (Magnitude of Impact) : Conséquences financières directes et indirectes de l’incident.



Étape 3 : évaluer la fréquence des événements de perte

Cette étape vise à estimer la probabilité qu’un scénario se produise. Elle repose sur deux sous-composantes :

  • Fréquence des événements de menace (TEF - Threat Event Frequency) : À quelle fréquence une menace interagit-elle avec un actif ?

  • Vulnérabilité exploitée (Vuln - Vulnerability) : Avec quelle probabilité la menace parvient-elle à ses fins ?



Étape 4 : quantifier la gravité de l’impact

L’objectif est ici de traduire les conséquences d’un incident en termes financiers. L’analyse distingue :

  1. Les pertes primaires : Dommages directs, comme la perte de données ou une interruption de service.

  2. Les pertes secondaires : Conséquences indirectes, telles que des amendes réglementaires ou une perte de confiance des clients.



Étape 5 : calculer et interpréter les résultats

Les données collectées sur la fréquence et la gravité de l’impact sont combinées pour produire une évaluation quantitative du risque, appelée fréquence des événements de perte (LEF - Loss Event Frequency). Le résultat est exprimé sous forme de coût annuel probable (ALE - Annualized Loss Expectancy).



Les avantages de FAIR

Un modèle standardisé et adaptable

FAIR offre une structure standardisée, qui peut être adaptée aux besoins spécifiques des organisations et intégrée aux cadres normatifs existants. Son alignement avec des référentiels comme l’ISO 27005 ou le NIST SP 800-30 facilite son adoption par les équipes.


Des analyses financières claires

La quantification des risques en termes financiers permet :

  • Une communication simplifiée avec les décideurs.

  • Une priorisation des investissements basée sur des données exploitables.



Pour conclure

FAIR est bien plus qu’une simple méthodologie : c’est un outil stratégique qui transforme la manière dont les organisations gèrent les risques liés à la sécurité de l’information. En combinant une approche scientifique et quantitative à une gestion rigoureuse des actifs, FAIR offre une solution robuste pour anticiper, analyser, et atténuer les cybermenaces.

Adopter FAIR, c’est choisir une méthode éprouvée, adaptée aux besoins des entreprises modernes, et reconnue à l’échelle internationale pour sa fiabilité et son efficacité.

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